samedi 12 mai 2018

Signe de vie - J.R. Dos Santos

Quand Babelio, à travers son opération Masse critique, m’a proposé de lire Signe de vie, je n’ai pas hésité une seconde. Un, il s’agit d’un de mes thèmes de prédilection. Deux, Dos Santos est un génie du roman historico-scientifique. J’ai adoré, entre autre, La formule de Dieu. Le troisième volet de cette trilogie sciento-métaphysique ne pouvait que m’exciter.
Le seul bémol à mon enthousiasme était lié à un livre que j’avais aussi énormément apprécié : Contact, de Carl Sagan, l’un de mes livres préférés. Je n’avais qu’une crainte, que ce soit un remake de cet excellent et incomparable roman… Comment Dos Santos allait-il s’en sortir avec un roman de science-fiction aussi ambitieux ?
Avec la réception du message extraterrestre par les radiotélescopes du SETI, le début de Signe de vie est très analogue à celui de Contact. Fort heureusement, le scénario diverge rapidement et l’auteur nous emmène dans son monde à lui, à la limite entre la science et la métaphysique, avec en toile de fond, la concurrence entre la mission américano-cino-européenne et les russes.
Grâce à ses qualités de cryptanalyste et de linguiste, Tomas Noronha est convié à partir dans l’espace à la rencontre des extraterrestres. Il est le seul non-astronaute à faire partie de l’équipage et devra comme les autres participer aux trop courtes préparations physiques et matérielles de la mission. En plus des incertitudes liées à la rencontre avec les extraterrestres, il y a des complications avec le comportement des russes. Il faut attendre la seconde partie du bouquin pour enfin s’envoler dans l’espace, mais les discussions passionnantes qui agrémente le récit nous font patienter jusque-là. Des extrapolations sur la vie extraterrestre, à quoi peuvent ressembler des extraterrestres complexes et intelligents, le débat de la vie sur Mars, l’apparition et l’évolution de la vie, la présence de la vie biologique et intelligente ailleurs que sur notre planète. Il est bien-sûr question des théories de Darwin, ainsi que de la controverse de l’intentionnalité de l’univers. C’est un livre qui invite à la réflexion.
D’un côté, il y a les démonstrations scientifiques et philosophiques, de l’autre, la vie des astronautes au jour le jour, des détails du quotidien, lors de leur préparation et dans la navette spatiale Atlantis. Un soucis du détail qui rend les scènes très réalistes.
Il est difficile de parler plus longtemps du roman sans en dévoiler la clé. Des brides de dénouement sont prévisibles, d’autres au contraire très surprenantes. Ce que je peux dire, sans trop d’indiscrétion, c’est que les tâches rouges visibles sur la couverture du livre m’avaient intriguées. Disons qu’elles ne sont pas fortuites…
J’aurai voulu mentionner que ce livre se lit d’une traite, tellement une fois qu’on y est entré, on ne peut plus le lâcher. Mais vu le pavé qu’il représente, 700 pages ! ce ne serait pas très crédibles. Disons que le long pont de mai m’a bien aidé.
En conclusion, Signe de vie tient la comparaison face à Contact. Tout en ayant réussi à rester loin des clichés du bon ou méchant extraterrestre, il est tout aussi documenté, réaliste et ancré dans les dernières hypothèses scientifiques du moment. Mais au fond de moi, malgré tout le plaisir que j’ai eu à lire ce roman de Dos Santos, je préfèrerai, encore et toujours, celui de Carl Sagan.